Rai de lumière à travers les ténèbres (Job 19,13-27)

2024-05-08

Depuis le début du chapitre, Job poursuit l’énoncé de ses plaintes. Il reproche à nouveau à Dieu de s’en être pris à lui sans raison (v. 6) et d’avoir «mis des ténèbres sur ses sentiers» (v. 8). Il déplore d’être isolé de ses proches et amis du fait de la maladie qui a attaqué sa peau (voir 2,7-8). Il reproche à ses trois amis, qui tentent de le raisonner, de le pourchasser sans trêve, tout comme Dieu (v. 22). L’ambiance est des plus sombres. Et tout à coup, une parole d’espérance perce ces ténèbres, comme les rayons de lumière qui trouent les nuages et font apparaître une vive clarté sur les eaux sombres du lac: «Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant» (v. 25). En hébreu, ce terme qu’on peut traduire aussi par «racheteur» ou «défenseur» désigne un proche parent qui vient en aide à un membre de sa famille en situation de détresse, par exemple en rachetant une propriété qu’il serait obligé de vendre ou en payant ses dettes pour éviter qu’il devienne esclave de son créancier (voir Lv 25,25 et 47-49). Job est convaincu qu’au moment même où il sera face à son trépas, touché mortellement dans sa chair, un défenseur interviendra pour plaider sa cause et lui permettre de “contempler Dieu” sans être dans la terreur. Un rôle semblable à celui de l’arbitre qu’il espérait voir, mais en vain (ch. 9,33-35). Cette fois, il communique une espérance vivante qui l’enthousiasme. Job se fait ici prophète, annonçant Jésus-Christ, porteur de la grâce du Père pour le monde, et aussi l’œuvre de l’Esprit consolateur.

Laurent Wisser

Prière:  

Seigneur, toi la lumière du monde, éclaire mon chemin!